JEAN-JACQUES OLIER, CURÉ DE SAINT-SULPICE (1608-1657) Jean-Jacques Olier Jean-Jacques Olier
Olier est à l'origine de la reconstruction de cette église et de la création du séminaire de Saint-Sulpice, source d'un élan encore sensible aujourd'hui. C'est l'un des acteurs de la rénovation du catholicisme (la Contre Reforme) après la Réforme protestante et une grande figure de l'Ecole française de spiritualité.
Cadet d'une famille de hauts magistrats parisiens, voué à une brillante carrière dans l'Eglise, il a choisi de devenir un simple curé de paroisse, dans un quartier mal famé, en rapide expansion, où la plus extrême misère côtoyait les hôtels aristocratiques et le palais du Luxembourg. Dès son arrivée, en 1642, Olier a obtenu la décision de remplacer l'église de village, représentée ici, par un sanctuaire qui répondrait mieux au nombre et la piété des paroissiens attendus. C'est à lui que le Saint-Sulpice actuel doit ses vastes dimensions, sa clarté et la sobriété de son décor classique.
Il a réorganisé la paroisse elle-même, mettant prêtres et laïcs au service de tous catéchismes pour tous âges et toutes catégories sociales, écoles, notamment pour les filles, formation professionnelle, soupes populaires, soin des malades, le tout en s'appuyant sur la prière et la beauté de la liturgie.
Conscient de la nécessité vitale de prêtres de qualité, Olier a fonde en 1641 un séminaire installé près de l'église, et il a créé la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice spécialisés dans la formation du clergé. Les Sulpiciens sont encore présents au Québec, où Olier les avait envoyés, mais aussi aux Etats-Unis, en Amérique latine, en Afrique et en Extreme-Orient.
Une stèle (à côté de la sacristie, n° 7 du plan) rappelle à Saint-Sulpice le souvenir de Jean-Jacques Olier.

FONDATEUR DU SEMINAIRE ET DE LA CONFRERIE DE SAINt-SULPICE

Jean Ollier naquit à Paris le 20 septembre 1608.
Il était apparenté aux premières familles de la magistrature de Paris. Il comença ses études à Lyon, et les continua à Paris et à Rome. A l.yon, Il eut le bonheur d'entendre saint François de Sales bénir son avenir sacerdotal. Ayant reçu des grâces extraordinaires de la sainte Vierge, dans le sanctuaire de Lorette en Italie, il revint à Paris, se plaça sous la direction de Saint Vincent de Paul, fut initié aux Ordre sacrés (1633), et donna dès lors les exemples de la vie la plus fervente et la plus apostolique. Il prit part à des Missions. en diverses provinces de France. Il avait été averti miraculeusement qu'il était destiné à poser les fondements définitifs des Grands Séminaires en France.
Au début de 1642, à Vaugirard, il établit une modeste communauté destinée à l'éducation de quelques ecclésiastiques. Cette communauté prit bientôt un grand développement, lorsque, dès le mois d'août 1642, Jean Olier accepta la cure de Saint-Sulpice, dépendante de l'abbé de Saint-Germain des Prés, et chargée du soin spirituel de tout le faubourg Saint-Germain, qui était très étendu et très peuplé, Malheureusement, ce faubourg avait la réputation la plus déplorable.
Aidé des prêtres de sa Communauté, le nouveau curé entreprend résolument la réforme de sa paroisse. Malgré des oppositions extrêmes, il lutte heureusement contre toutes les immoralités et les impiétés qui y régnaient, et, en peu de temps, il arrive à donner à ce faubourg cette réputation de piété et de gravité qui l'ont rendu célèbre.
Prédications, catéchismes, offices liturgiques, culte du Saint-Sacrement, dévotion à la Sainte-Vierge, soin des malades, assistance des pauvres : aucun moyen ne fut négligé pour sanctifier les paroissiens.
Le saint curé, aidé par les séminaristes, donna surtout aux catéchismes des enfants une organisation, qui a été depuis imitée dans toute la France.
C'est pour assurer à ses paroissiens un temple proportionné à leur nombre et à leur piété que M. Olier conçut le plan de l'édifice grandiose, dont on donne ici la description.
Tout en dirigeant la paroisse, M. Olier était associé à toutes les grandes oeuvres de son temps. Il s'occupait notamment de l'évangélisation du Canada. Ses disciples, établis à Montréal, sont à bon droit considérés comme les principaux bienfaiteurs de cette ville.
Tous ces travaux n'empêchent nullement M. Olier de poursuivre son oeuvre principale, qui était de fonder un séminaire modèle pour le clergé français, et d'établir une compagnie, qui pût aider les évêques de France à fonder enfin les grands séminaires demandés par le Concile de Trente.
Le séminaire de Saint-Sulpice devint bientôt célèbre par la piété, la vertu, le zèle de ses élèves. Pour l'abriter, M. Olier construit un vaste bâtiment qui occupait exactement le terrain actuel de la place Saint-Sulpice.
Epuisé par ses travaux apostoliques, Jean Olier dut donner sa démission de curé en 1652. Il employat les dernières années de sa vie à composer divers écrits de piété, et à affermir la fondation de la société des prêtres de Saint-Sulpice.
Les évêques de Nantes, de Viviers, du Puy, de Clermont lui demandent des directeurs pour leur séminaire.
Il mourut le 2 avril 1657, sous les yeus de Saint-Vincent-de-Paul, qui était venu lui faire visite.
Sa mémoire est restée en bénédiction, à Paris, dans le clergé de France, du Canada, des Etats-Unis et d'Angleterre.

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